...And lots of other situations
Where I don't know what to do
At which time God screams to me
There's nothing left for me to tell you
Nothing left for me to tell you
Nothing left
Oh well, oh well, oh well, oh well
Oh well, oh well, oh well, oh well.
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"Bon, c'est le chaos."
Une pause, un regard :
"Et toi de ton côté?"
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"L'obstacle est taillé pour qui le rencontre. Voilà pourquoi les génies mènent des vies tourmentées et les médiocres, rien qu'une vie ordinaire."
Buddies, vous voilà informés ; nous sommes des génies (d'après Mr Bleys, et j'ignore la valeur réelle de ses jugements, quoique bien formulés) donc il n'y a plus qu'à se réjouir.
Cessons d'inventorier péniblement les raisons qui nous rattachent à cet exercice fastidieux d'inspiration - expiration que l'on nomme vie, avec une légèreté effroyable d'ailleurs; louons notre état de grâce (génies vous dis-je), chantons, dansons, buvons et j'en passe.
L'heure. Est. Venue.
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C'est l'histoire d'une petite madame qui débute fort mal, parce qu'elle veut toujours aller dans le sens du courant mais elle n'y parvient pas; ses pas se trouvent décalés, elle prend la voie des laissés pour compte. Elle n'aime pas l'idée que le monde court sans elle, alors un sentiment d'abandon la prend pour ne plus jamais la quitter. C'est le moment où la solitude entre en scène. Elle comprend le monde d'une façon qui lui est propre, et ceux qui l'entourent ne semblent pas avoir les mêmes valeurs: elle voudrait pouvoir aimer pleinement, sincèrement et le dire mais personne n'est de son avis. Les gens se cachent : ils sont blessants, indifférents, insensibles. Elle voudrait vivre de grandes aventures où la foi, l'ambition et l'héroïsme sont primordiaux mais le monde court platement, en ligne droite sans se presser. Les histoires semblent faites pour rester dans les livres.
Cette petite madame continue toujours mal, pire même car rien ne la sort de son angoisse: elle essaie de se joindre au monde pendant quelques temps, mais à son grand desespoir elle ne sait faire illusion. Les autres la démasquent, la laissent seule à nouveau, sans cesse et ils ont plus de pouvoir qu'elle : peu à peu elle est convaincue d'être déplacée, réellement hors du monde, impossible à sauver. Car elle a grandi et en grandissant le poids du monde augmente, il se fait plus présent, plus lourd; personne auprès de la petite ne l'aide et ne lui explique qu'il suffit parfois d'attendre, alors elle croit vraiment qu'il n'y a aucune place pour elle ici. Et personne ne l'aime, ni ne la déteste d'ailleurs, car elle est transparente. "Insignifiante", dit-on; et là voilà convaincue pour toujours.
Plus tard les choses changent : la petite madame se croit sauvée, incluse, comprise, accomplie pour un temps, et propulsée au sommet elle respire enfin -même si l'air est trouble, voilé. Elle respire mal, concentrée pour ne pas quitter la corde raide sur laquelle elle marche : elle sait que sa disparition passerait toujours inaperçue -mais elle veut rester, bien qu'elle croie ne pas être désirée, parce que pour la première fois, ça va...Et puis, un démon la rattrape, qui s'est envolé avec elle depuis la tombe d'où elle s'est échappée, il la brise en deux et la remplit : tout ce qu'il reste d'elle est désormais vicié, perverti, détourné par la présence du vampire.
La petite madame s'est habituée à la dissociation : le démon était avec elle depuis le départ, discipliné seulement parce qu'elle était malheureuse de toute façon -elle est montée très haut, il a dû la faire redescendre pour que les choses soient égales à elles-mêmes et ce n'est que la chute, interminable, qui lui a fait croire que c'était un malheur nouveau. Cependant désormais le démon, qui sommeillait dans les premiers temps, est une réelle moitié, une part entiere que l'on ne peut occulter : il faut traiter avec lui, obéir à ses drôles d'exigences pour éviter la brisure. La petite ne veut pas se scinder en deux comme ça a pu lui arriver, elle préfère mourir.
A présent son état est "stationnaire" : la crainte d'une séparation d'un côté, mais en contrepoids le désir de la séparation. Peut être que si elle se scindait à nouveau, elle pourrait aussi écrire; peut être qu'elle deviendrait juste folle; mais peut être veut elle à la fois folie et écriture, elle ne sait pas et c'est pour cela qu'elle ne fait rien. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde d'attente est difficile car il y a tout un contexte qui pousse dans les deux sens, et souvent le sens qui la retient de se casser est trop faible, trop faible et elle essaie de l'aider de toutes ses forces, sans savoir si au fond elle doit vraiment l'aider. Son sens du devoir, des choses écrites, de l'inévitable, ce sens est très fort et brouille très souvent ses pensées.
L'état est stationnaire, mais perturbé, vraiment.
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